J'ai perdu la tête. Elle m'a laissé tomber. C'est pas de sa faute, c'est la chimio. Alors je ne peux que la comprendre.
Je tente de l'apprivoiser, mais je vois bien qu'elle ne reviendra pas. Comme un chat indépendant qui s'éloigne chaque fois que tu l'approche.
On pense que le coeur est un moteur. Mais non, c'est cette merveille qui est dans la tête, qui fonctionne à toute vitesse sans même faire un son, qui est un engin incroyable. Tant qu'il ne se met pas à glisser dans l'huile on ne réalise pas les prouesses qu'il fait.
J'ai beau froncer les sourcils, dormir plus longtemps, me reposer, rien ne l'aide. Je ne peux plus être normale.
Si je me fâche, je perds des bouts de film.
Je me met à aimer manger de la chaise.
J'écris ce que ma tête ne me dis pas.
Heureusement le sourire est vu avant la tête, je compte dessus, lui je ne dois pas le perdre. Je l'ai enchainé et je l'ai amadoué, il est bien avec moi. Tant mieux on va bien ensemble, alors on va faire un bout de chemin tous les deux.
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